Retour imprévu à La Ceiba

      Longue journée de bus prévue puisque nous quittons Trujillo pour rejoindre la capitale du Honduras, Tegucigalpa. On nous a déconseillé de prendre des bus locaux et d'y aller par des petites routes pas toujours en bon état, et dangereuses. Donc nous partons avec la compagnie " Cristina", mais on doit repasser par La Ceiba, Tela, et pas loin de San Pedro. 11 heures de route nous attendent. Nous voilà donc à 7 h du matin bien installés dans un gros bus très confortable, et nous sommes seulement 4 personnes. Quel gâchis d'énergie!

     

      Comme il a beaucoup plu tous ces derniers jours, les rivières débordent, les routes déjà en mauvais état sont complètement inondées. Les maisons aussi par endroit sont sous l'eau. J'ai vu une maison, où plutôt une baraque, entourée d'eau, et un monceau de linge sur des cordes qui essayait de sécher entre deux averses. Un coup de vent, et tout tombe dans l'eau terreuse. Les pauvres gens! 

        Au bout d'une heure de route, le bus s'arrête, il y a une queue. Que se passe t- il ? Le chauffeur va aux informations, la route est bouchée par l'eau d'une rivière qui déborde, avec un bas côté à moitié emporté. Il va falloir attendre, combien de temps?  On sort du bus pour aller voir ce qui se passe, et il continue de pleuvoir. Au bout d'un long moment, des véhicules passent dans l'autre sens. Bon, on va sûrement passer à notre tour. .. Rien, la file n'avance toujours pas, et, le pire c'est que des voitures, camions et bus nous doublent en roulant à gauche. Les gens sont indisciplinés, du coup ça bouchonne encore plus et nous n'avançons pas. Rebelote, dans l'autre sens. Super, maintenant on avance, on arrive sur la route inondée, mais nouvel arrêt. Et là, plus question d'aller se dégourdir les jambes, on est coincé dans le bus. Nous restons là encore un bon moment sans savoir pourquoi on n'avance pas, alors que ça circule dans les deux sens...

       C'est bon, on redémarre, est- ce la bonne? Là, on va comprendre, il y a deux flics devant notre file qui essayent de faire circuler, mais de l'autre côté de la partie inondée, il n'y a personne pour stopper les voitures, et du coup ils font tous n'importe quoi. On comprend que notre chauffeur n'ai pas voulu doubler, et faire comme les autres, et provoquer la pagaille... Ça y est, on est passé, mais ça, coince encore. Cette fois c'est à cause des badauds venus avec leur voiture qu'ils ont garées sur les bas côtés. Il y a même la télévision locale. 

      3 heures de perdues ....au total si tout va bien, ça nous fera 14h de voyage, et au lieu d'arriver vers 18h, nous arriverons entre 21 et 22 h, bien tard pour cette ville réputée peu sûre. On s'arrête un peu plus loin dans une ville, et tout le monde se précipite vers les " baños" , toute cette eau nous a donné des envies pressantes... Encore deux bonnes heures et nous arrivons à La Ceiba. Étant donné qu'on doit rester dans ce bus, on y laisse nos petits sacs, et filons acheter de quoi se restaurer, il est 14h et nous n'avons dans l'estomac que quelques biscuits. Soudain on voit le bus rentrer dans un grand hangar, et nos gros sacs posés contre un trottoir. Qu'est-ce qu'il se passe encore? On s'affole un peu, il faut récupérer nos petits sacs. Heureusement un gars parle anglais et on lui explique notre problème. En fait, comme on avait 3 heures de retard, un autre bus est parti à l'heure prévue, et nous devons attendre le suivant, c'est à dire à 15 h30. Ce n'est pas possible, nous allons arriver à Tegucigalpa vers minuit. On n'a plus qu'à dormir ici et repartir demain, avec le même billet évidemment. La transaction est faite sans problème, et nous retournons au même hôtel que la dernière fois.